Auteur: Wendy Wunder
Éditions Hachette - Collection Black Moon
Publié le 25 avril 2012
Site Web: - Site Lecture-Academy
Genre: Romance / Young Adult
Pages: 400 Prix: 16 €
Résumé de l'éditeur:
Cameron a 17 ans. Atteinte d’un cancer, elle est persuadée qu’elle va mourir avant ses 18 ans. Déterminée à la sauver, sa mère l’embarque dans un road-trip en direction de Promise, une ville magique réputée pour ses miracles.
Résignée, Cameron ne croit pas plus à une possible rémission qu’aux superstitions ridicules de sa mère, mais se laisse tout de même entraîner dans cette aventure. Arrivées à destination, elles sont vite témoins d’événements inhabituels : les pissenlits deviennent pourpres, on aperçoit des flamants roses au large de l’Atlantique et Cameron retrouve une mystérieuse enveloppe contenant une liste de choses à faire avant de mourir…
Aidée d’Asher, un garçon non moins mystérieux, Cam exécute peu à peu chaque point de la liste et apprend à croire en elle, en l’amour, et même… aux miracles.
Mon avis:
Je ne sais pas si c'est parce que j'en espérais trop, mais en tous cas, je m'attendais à quelque chose de vraiment différent pour La Fille qui ne croyait pas aux miracles de Wendy Wunder.
Je ressors de cette lecture assez déçue et déstabilisée par un roman qui m'a semblé très bancal: le but étant de traiter un sujet grave, mais l'auteur reste trop en surface, comme s'il s'agissait d'un rêve sans conséquence, ce qui empêche le lecteur de pleinement apprécier cette lecture.
En effet, Wendy Wunder tente de jouer sur deux tableaux sans réussir à trouver l'équilibre, ce qui rend son univers et son propos peu cohérents et finit par perdre le lecteur en cours de route: être confronté à un cancer, pour la personne malade et son entourage, ne se résume pas à un joyeux voyage dans une ville magique digne de Disney, et plein de bons sentiments dégoulinants.
Il existe un décalage trop grand entre le thème abordé et la manière inconsciente et "adolescente" dont il est présenté. Wendy Wunder veut nous présenter la "vraie vie", avec tout ce qu'elle peut comporter de douloureux, tout en essayant de nous faire croire aux contes de fées. Personnellement, je n'ai pas réussi à rentrer dans son manège: il est par exemple vraiment irritant que l'auteur nous fasse croire que, sous prétexte qu'on a un cancer, tous nos vœux se réalisent...
De même, l'auteur tente d'employer l'humour pour nous faire croire qu'elle ne nous plonge pas petit à petit dans un univers larmoyant qui sombre dans la facilité. Pour nous éloigner aussi de la tragédie dont il est question tout le long du roman, ce qui est assez trompeur. D'autant plus que cet humour qui se veut tout d'abord frais et léger, finit par tourner en des réflexions acerbes.
Comme vous l'aurez compris, je ne me suis pas particulièrement attachée à l'héroïne, ni à son histoire, bien que tout soit fait pour nous émouvoir. Mais le miracle tant attendu n'a pas fonctionné sur moi.
Par moment, j'y ai retrouvé certains élément du film Big Fish de Tim Burton, et je me suis demandé à la fin si Cam n'avait pas inventé dans son esprit tout ce qu'elle dit avoir vécu. C'est assez troublant, et vient probablement du style de l'auteur qui reste trop en surface, et qui passe d'un événement à un autre comme des flashs successifs, sans transition.
Malgré cela, La Fille qui ne croyait pas aux Miracles nous rappelle que la vie est précieuse et que chaque seconde de notre existence doit être vécue pleinement. C'est une belle morale, mais le thème de l'héroïne confrontée à la mort, et qui tente de reprendre goût à la vie au travers d'une quête initiatique, a déjà été exploité à de nombreuses reprises, et je n'ai pas trouvé d'originalité ici.
En comparaison, j'ai adoré Je veux vivre de Jenny Downham: l'idée de départ étant similaire, mais la sincérité déployée par l'auteur m'a d'avantage touché.
Au final, on termine ce roman un peu perdu et déboussolé, mais sans raison apparente: encore une fois, il existe un trop grand décalage entre ce qui nous est présenté tout le long du roman, et la toute fin.
Wendy Wunder fait tout pour nous tirer les larmes aux yeux, mais en mélangeant un cocktail d'éléments sans naturel, ce qui procure un net manque d'authenticité: tout comme sur la photographie de couverture (qui est par ailleurs très belle), il y a trop de paillettes et de poudre aux yeux.
On peut choisir d'aborder des sujets graves avec légèreté, mais il faut un minimum de sincérité pour que le lecteur puisse lui aussi croire aux miracles, et personnellement je n'ai pas réussi à en trouver ici.
La Fille qui ne croyait pas aux Miracles m'a laissé une étrange sensation d'avoir eu à faire à un mirage plutôt qu'à un miracle, mais j'espère qu'il saura toucher des lecteurs plus réceptifs à la plume de Wendy Wunder.