Auteur: Marie Caillet
Éditions Michel Lafon
Publié le 14 octobre 2010
Site Web: Éditions Michel Lafon
Genre: Fantasy / Jeunesse
Pages: 415 Prix: 15 €
Lorsqu’on s’appelle Mydria, qu’on est la fille unique et chérie des puissants Siartt et qu’on a pour objectif principal d’accéder à un pouvoir plus grand encore en épousant le prince héritier du royaume, la vie ne peut pas être ennuyeuse. Jusqu’au jour où Mydria découvre ses vraies origines. Elle n’est nullement Siartt, mais l’ultime héritière d’une dynastie renversée depuis des générations !
Et pour couronner le tout, à la suite de ses ancêtres, elle est tenue de se lancer à la recherche du trésor familial, recevant pour seules aides un sifflet et le Don d’Aile, cet étrange pouvoir capable de vous métamorphoser à volonté…
Le pire danger ne l’attend peut-être pas derrière l’errance, la bataille et les cloques aux pieds. Le pire danger pour un cœur confiant ne tient peut-être qu’en un seul nom : Orest.
Mon avis:
Autant rentrer de suite dans le vif du sujet: cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un roman de fantasy de la qualité d'un David Eddings ou d'un Raymond E. Feist. Et avec Marie Caillet, L'Héritage des Darcer a été un enchantement de tous les instants.
Le premier tome de cette série nous présente la dynastie éteinte, ou plutôt en sommeil, des Darcer. Le dernier souverain de cette lignée sur le trône fut Madael qui laisse après lui toute une descendance de potentiels successeurs, si ce n'est l'évident problème épineux de l'envahisseur qui a poussé les Darcer à prendre la fuite.
Mais c'est sans compter le Don d'aile, prodigieuse aptitude magique propre à cette famille, qui permet à tous les aînés de se métamorphoser en créatures ailées. Plutôt pratique pour se lancer dans une quête ressurgit du fond des âges par un lointain ancêtre royal dont on a jamais entendu parler, et qui nous enjoint à partir à la conquête du trésor des Darcer, seul vestige qui permettrait de remonter sur le trône.
Sauf lorsqu'on se nomme Mydria, qu'on est issue d'une famille de la haute aristocratie, et que le cadet de nos soucis est de se lancer dans une périlleuse épopée faite d'aventures, de dangers et de douleurs aux pieds.
J'ai adoré comment l'auteur nous amène avec beaucoup de subtilité à percevoir l'intrigue de l'histoire avec une introduction échelonnée, où le lecteur a l'impression de réellement participer à la quête. Tout comme avec un jeu de Poupées Russes, c'est en ouvrant le dernier compartiment que les éléments clefs commencent à nous être révélés. Une très belle mise en bouche dont la suite ne sera pas moins excellente.
Le style de l'auteur fait preuve d'une maturité et d'une grande finesse littéraire sans pour autant être pompeux, ce qui permet une lecture fluide et très agréable.
Les personnages, quant à eux, sont livrés pleinement et sans fioritures, avec leurs failles et leurs faiblesses, ce qui les rend d'autant plus humains et attachants.
Cette sensibilité leur procure également une envergure digne de ce qu'on attend d'un grand roman de fantasy. Des décisions capitales, des rebondissements, des déchirements parsèmeront la route de nos héros, et c'est avec toutes leurs tripes qu'ils devront y faire face.
Comme vous l'aurez comprit, L’Héritage des Darcer est un gros coup de cœur qui m'a pleinement transporté. Je regrette simplement que l'aspect du merveilleux ne soit pas un peu plus mis en avant, et que l'affrontement final retombe un peu au niveau du souffle par rapport au reste du roman. Mais c'est vraiment les deux seuls points que l'on pourrait relever tant l'ensemble semble parfaitement accordé.
En définitif, le premier tome de L'Héritage des Darcer mêle habilement le souffle épique de La Belgariade, l'originalité et l'imaginaire de L'Histoire sans Fin, et l'émerveillement des contes d'autrefois. De la fantasy comme on aimerait en lire tous les jours!
Avec Marie Caillet, la fantasy française n'a pas de soucis à se faire, et les Éditions Michel Lafon prouvent encore une fois qu'elles offrent des ouvrages de grande qualité à leurs lecteurs.
Ce roman clôture en beauté l'année 2011 et c'est avec une hâte non dissimulée que je vais me plonger dans la suite des aventures de l’héritière des Darcer.