Auteur: Lauren DeStefano
Éditions Castelmore
Publié le 19 août 2011
Site Web: Éditions Castelmore
Genre: Roman / Dystopie
Pages: 350 pages Prix: 12,90 €
Que faire de sa vie quand on connaît la date exacte de sa mort ?
L'humanité croyait son avenir assuré. La science avait créé des enfants parfaits, immunisés contre toutes les maladies.
Mais qui pouvait imaginer le prix à payer?
Car désormais, personne ne survit au-delà de vingt-cinq ans. Le monde a changé. Pour les jeunes femmes, la liberté n'est plus qu'un souvenir. Au nom de la survie de l'espèce, elles sont kidnappées et contraintes à des mariages polygames.
Rhine a seize ans. Quand elle se réveille dans une prison dorée, elle n'a qu'une idée en tête: fuir.
Qu'importe l'amour que lui portent son mari et ses sœurs épouses. Quand on n'a que quelques années à vivre, la liberté n'a pas de prix.
Mon avis:
J'avais quelque appréhension à lire ce roman décrit comme "Dérangeant, magnifique, puissant et atroce." Mais toutes les bonnes critiques qui ont fleuri un peu partout sur le net et ailleurs ont eu raison de moi et de ma réticence.
Car Éphémère, c'est une plongée en eaux troubles. Tout comme l'héroïne, on ne sait pas du tout à quoi s'attendre. On nous lâche brutalement dans l'action de cet univers pas si éloigné du nôtre, et j'ai réellement eu l'impression de me fondre dans la peau de Rhine, de vivre avec elle l'horreur de sa captivité.
J'ai cru être pelotonné à côté d'elle dans la camionnette des Ramasseurs, ressentir son angoisse quant à l'issue de sa détention, avoir les mêmes questionnements sur la condition humaine et la complexité de cette espèce, sur le sens de l'existence si brève qu'est devenue celle des jeunes hommes et des jeunes femmes sur Terre, m'accrocher à ma témérité, encore et toujours, pour en sortir vivante et regagner ce qu'on devrait toujours acquérir de droit à la naissance: la liberté.
Nous voilà donc dans une dystopie: genre très prisé dernièrement dans la littérature pour jeunes adultes. Mais Lauren DeStefano a su y apporter sa touche, son originalité, sa plume belle et inflexible qui fait de ce roman une lecture précieuse et cruelle, tout comme les rosiers qui encerclent la prison dorée de Rhine.
C'est une réflexion sur la fragilité de la vie, et de ce que nous faisons du temps qui nous est imparti.
Je n'ai pas réussi à laisser ce livre un instant de côté dès les premières pages. Et le moins que je puisse dire, c'est qu'on ne ressort pas indemne d'une telle lecture. Elle vous prend littéralement à la gorge!
C'est poignant, bouleversant, avec un côté fleur bleue qui adoucit quelque peu l'horreur de la situation, procurant une sorte d'harmonie latente qui ne cesse de s'effondrer à chaque fois que Rhine est confrontée à la réalité des faits, et qu'il ne reste qu'une solution: la fuite.
Je me suis profondément attachée à la quasi-totalité des personnages: Rhine et ses sœurs-épouses, Lauren: l'époux abusé et peut-être encore plus captif que ses épouses, Gabriel qui ignore même ce que le mot "liberté" veut dire, Deirdre et la petite touche de douceur qu'elle apporte, etc.
J'ai fini cette lecture à bout de souffle, avec la respiration haletante d'un nouveau-né, et le regard flétri de quelqu'un qui a vu certaines choses qu'il n'aurait pas du voir.
Tout le long, un profond sentiment de désespoir nous accapare, et c'est pourtant la rage de survivre envers et contre tout qui l'emporte. De s'agripper à la vie de toutes nos forces, si courte soit-elle. L'espoir, c'est ce qui fait vivre, dit-on.
Le tome 2 du Dernier Jardin est prévu le 21 février prochain aux USA, et j'ai vraiment très hâte de le lire!