Auteur: Chad Harbach
Éditions JC Lattès
Publié le 1er juin 2012
Site Web: Éditions JC Lattès
Genre: Contemporain / Romance
Pages: 672 Prix: 22 €
grâce à qui j'ai pu découvrir ce très beau livre.
Résumé de l'éditeur:
Au Westish College, petite université sur les rives du lac Michigan, Henry Skrimshander est devenu une véritable star du baseball: il conclut tous ses matches par un sans-faute. Jusqu'au jour où il rate un lancer facile. Son destin ainsi que celui de quatre personnes vont alors prendre un tour décisif.
Déstabilisé, Henry remet en cause la brillante carrière à laquelle il est promis. Guert Affenlight, le président de l'université, tombe malgré lui éperdument amoureux. Owen Dunne, coéquipier et meilleur ami d'Henry, se lance dans une liaison dangereuse, tandis que Mike Schwartz, capitaine de l'équipe de baseball, se met à douter de son propre avenir et de son rôle auprès d'Henry. Enfin, Pella, la fille de Guert, revient à Westish pour échapper à un mariage malheureux et commencer une nouvelle vie.
Alors que les derniers matches de la saison approchent, ces cinq personnages vont être confrontés à leurs espoirs les plus profonds ainsi qu'à leurs angoisses et secrets les plus intimes.
Mon avis:
Quelle chance d’avoir pu lire en avant-première ce roman encensé par les critiques! Et je peux le dire je n’ai pas été déçue… Avec L’Art du Jeu, une étoile de la littérature américaine vient de naitre. Un auteur qui combine dans son premier livre : une histoire classique et pourtant originale, des personnages touchants et emprunts d’humanité ainsi qu’une écriture fluide et poignante.
Tout d’abord, si l’on devait comparer Chad Harbach à un autre de ses contemporains je dirais John Irving (auteur du bestseller Le Monde selon Garp) et c’est un compliment de premier ordre. Quand je dis que l’histoire de ce roman est classique c’est tout simplement le mélange savant du base-ball, de l’amour et des doutes qui jalonnent l’existence. Néanmoins, cet assemblage avait manqué dans la littérature et C. Harbach a su trouver le bon moment pour nous faire revenir à l’essence du genre. Le récit est intéressant, palpitant, envoutant, on aime se plonger dans ses pages et l’on en devient vite « addict ». L’authenticité de cette œuvre provient donc d’abord de ce choix d’un sport qui sait soulever les foules, un sport sans faux-semblant et d’une chronique portant sur des personnages forts.
En effet, les personnages – cinq principaux – ont le don d’être complémentaires et d’amener chacun ce qui aurait pu manquer dans cet ouvrage : le jeune Henry touchant pour sa sincérité, émouvant pour son rêve qu’il touche enfin du doigt et pour ses doutes qui risquent de transformer ses espoirs en chimères. Mike, le capitaine de l’équipe, celui qui trouve le don d’Henry pour le base-ball et qui pourtant n’arrive pas à trouver en lui-même cette petite flamme. Guert Affenlight, le vieil homme reclus dans ses habitudes, éminent professeur de littérature qui n’attend plus de la vie que le retour de sa fille: Pella, qui donne la touche féminine au livre, femme forte qui a pourtant souffert de ses errances passées. Et enfin Owen, un jeune homme homosexuel, le « Bouddha », celui qui apaise au fur et à mesure chacun de ces personnages, un équilibre parmi toutes ces personnalités fortes. Aussi, vous l’aurez compris, vous saurez trouver votre bonheur dans ce cocktail explosif de protagonistes!
Enfin l’écriture, a une part primordiale dans ce roman. Vous comptez 672 pages, quant à moi après cette lecture, je compte 3 jours de pur plaisir.
Si le récit a eu vers la dernière moitié un petit moment de creux – seul défaut de l’œuvre, mais aucun livre n’est parfait – l’écriture sait là aussi combler ce vide et le lecteur poursuivra sans heurt sa lecture jusqu’à un dénouement haut en couleurs.
En définitif, ce roman est à donner à tous les amoureux de la littérature américaine, à tous les passionnés de sport qui sauront retrouvés dans ce livre la passion et l’engouement digne d’une finale des champions. L’Art du jeu ? Un gros pavé pour un grand chef d’œuvre !